top of page

Episode 35


Deux jours plus tard, j’avoue que j’avançais encore à l’aveuglette.




    J’ai bien essayé de tirer les vers du nez d’un tas de gens, mais ils m’ont embrouillé le cerveau avec des infos sans queue ni tête. Du coup j’ai fini par tirer mon prochain objectif à la courte paille… direction les archives de la ville !




    Grâce à mes horaires de fonctionnaire, j'ai pu m'y rendre directement après le boulot sans passer me changer à la maison en caressant l'espoir d’échapper à surveillance de Mulder.


   Ouais ! parce que j’ai très vite compris à quel jeu il jouait celui-là ! Tu parles d’un fidèle acolyte… un agent double oui ! Toujours près à cafter à qui-vous-savez ! Sauf qu’il m’attendait tranquillou devant la bibliothèque le saloupiot ! J'ai bien essayé de le renvoyer dans les jupons de ma mère, mais y'a rien eu à faire...




    Entrer dans une bibliothèque c’est très déstabilisant pour quelqu’un qui ne compte pas du tout emprunter un livre. Pis on a toujours un peu cette impression de rentrer dans une église tellement c’est trop calme et silencieux. Alors en plus quand tu ne sais pas vraiment ce que tu fiches là…




    Finalement j’ai repéré un type qui avait l’air aussi sympa que la fille du magasin des bizarreries. Ben il a été absolument charmant lui aussi. Il m’a dit d’aller me faire voir chez les scientifiques parce qu’il avait pas le temps de me répondre étant donné que la réunion des P.P.A. (Porteurs de Passoires Anonymes) commençait dans moins de dix minutes.




     Du coup j’en a chopé une qui me reluquait depuis mon arrivée et je lui ai reposé mes questions. Malheureusement elle n’avait pas le droit de me divulguer toutes ces informations rapport au contrat de confidentialité qu’elle a dû signer au boulot. Décidément, c'est compliqué d'obtenir des réponses en direct-live dans la région.

     Par contre elle m’a dit qu’en échange d’un rencard elle était prête à me servir de cobaye pour la pose de mon premier micro et qu'ainsi elle pourrait me donner des infos à l’insu de son plein gré lorsque j'écouterai ses conversations secrètes depuis la maison.




    Ben j’peux vous dire que quand on n’a pas eu la formation ad hoc, c’est pas évident de poser un micro discrètement sur quelqu’un. J’ai pas mal galéré !




Mais bon, comme elle savait que c'était ma première fois, elle a été vachement patiente avec moi et j’ai fini par y arriver.




    Après cette première tentative carrément laborieuse, il était vraiment impératif que je me perfectionne en la matière. J’ai donc poursuivi mon apprentissage en différents lieux et sur différents supports corporels, non sans mal, il faut le dire.




Et enfin, à mon 48e micro, j’ai fini par choper le truc. J’étais pas peu fier de moi !




    Une fois au point, j’ai décidé qu’il était temps de passer à la phase suivante.

    Alooooors... des infos, j’en ai eu tout plein tout plein, plus ou moins en lien avec mes recherches d'ailleurs.




   Ça m’a encore pris quelques heures devant ma table d'écoute avant de réussir à séparer le bon grain de l’ivraie. Ça n’a pas été chose simple parce que y’avait des messages cryptés vraiment pas faciles à comprendre.

   Y’a surtout une conversation qui m’a donné du fil à retordre. Mais vous vous doutez bien qu'on ne me la fait pas à l’envers. J’ai bien compris que c’était le moment ou jamais de pénétrer subrepticement dans le célèbre laboratoire secret pas fermé à clé.




    That's why, juste au cas où Églantine aurait ordonné à Mirabelle d'aller refermer la porte du labo sur le champ, je suis parti ventre à terre, avec la ferme intention de m’introduire par la porte sus-citée. Je vous laisse deviner qui est arrivé juste avant moi…




   Comprenant qu’il était parfaitement inutile de gaspiller mon temps et mon énergie à essayer de me débarrasser de mon chaperon, nous sommes donc rentrés sans effraction dans le laboratoire. Je connais pas encore trop leurs horaires de travail, mais visiblement la fourchette 16h-18h c’est pas une heure de pointe !

   Alors ce labo, qu’en dire à part qu’il n’y a pas foule au rez-de-chaussée et que la déco est assez sommaire. Je comprends que les employés évitent de traîner dans le coin. Mais ce qui m’a le plus choqué c’est leur façon de ne pas ranger leurs documents ultra-confidentiels. Y’en avait partout !





    J’étais tellement sous le choc que j’ai failli ne pas voir la petite porte dérobée qui est restée obstinément fermée sous prétexte que j’avais pas une carte d’accès pour l’ouvrir. J’ai bien essayé avec une machette qui me restait de Selvadorada mais elle devait être un peu émoussée, du coup ça n’a rien donné. On était bon pour revenir !




J’étais encore en train de me demander où j’allais bien pouvoir me procurer cette fichue carte quand je suis rentré à la maison. Et c’est pile à ce moment-là que j’ai aperçu dans la semi-pénombre un type louche qui déambulait tranquillement dans notre jardin. Autant vous dire qu'il allait dégager de là manu militari !


À suivre...

71 vues4 commentaires

Posts récents

Voir tout
bottom of page