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Forgotten Hollow, peu importe quand...


Je repose en paix, loin du chaos que fut ma vie. Loin du tumulte et de la fièvre qui se sont emparés des miens lorsque, devenu fébrile, je n’ai plus été qu’un enjeu testamentaire.

   Battez-vous donc pour ce qu’il reste de moi jeunes successeurs ! Je n’ai rien emporté au Paradis.

   Mon Paradis aujourd’hui, c’est cet arbre amical qui veille sur mes vieux os décatis. Du bout des feuilles, il me raconte le long cheminement de ses racines. Les nids qu’il a protégés des intempéries et des prédateurs. Les amourettes clandestines qui l’ont pris pour témoin. Les tempêtes qu’il a essuyées d’un revers de branche sous le regard moqueurs des roseaux immergés qui l’ont regardé plier sans jamais rompre.

   Mon paradis aujourd’hui, c’est cette eau claire qui vient caresser mon rivage et qui me chante à l’oreille le plus doux des hymnes. Bercé par ses clapotis qui me murmurent leur long voyage, je laisse mon esprit dériver vers ces sommets lointains où elle a trouvé sa source. Là-bas, en amont, où tout est radieux et pur comme au jour de la naissance. Elle me dit ses émois au fil de ses détours. Ses bouillonnements, ses débordements et ses moments d’apaisement. Et je l’écoute attentivement, heureux confident .

  Mon Paradis aujourd’hui, c’est ce papillon qui, en silence, vient se reposer sur ma stèle et qui, d’un bruissement d’aile, me chuchote à l’oreille que moi aussi maintenant j’ai l’éternité devant moi.

Je repose en paix…

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