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Willow Creek, février 1882.



Je suis comme mort, mais je ne le suis pas…

   Mon coeur ne bat plus que pour ma survie. Mon âme n’est plus qu’un abîme sans fond. Du matin au soir, chaque respiration déchire ma poitrine oppressée. Du soir au matin, chaque tentative de fermer les yeux pour sombrer dans l’oubli déclenche la furie des souvenirs. Et alors je tremble. Je suffoque. Je gémis. Je crie, souvent. J’émerge enfin, douloureusement, le corps meurtri et couvert de sueur. L’esprit hagard, je sonde l’obscurité, luttant pour faire la part du cauchemar et de la réalité. Puis c’est l’effroi, la conscience aigue que mes cauchemars se nourrissent de ma réalité. Que ma réalité est un cauchemar. Et j’en appelle à cor et à cri au trépas. « Pourquoi Elle et pas moi ? »

Je suis comme mort, mais je ne le suis pas…

   Ses rires continuent de résonner sous les hauts plafonds. Ses cheveux blonds volettent encore au détour d’un couloir. Son parfum fleuri hante encore les recoins de ma mémoire. Pourtant elle n’est plus là. Pas comme il le faudrait. Pas comme je le voudrais. Elle n’est plus là et je la cherche partout à la seconde même où je voudrais pouvoir l’oublier. Parfois je déteste l’avoir tant aimée.

Je suis comme mort, mais je ne le suis pas…

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